Le coquelicot, fleur de sérénité et d'apaisement

Majestueux et flamboyant, le coquelicot n’en demeure pas moins une fleur chargée de douceur et de sérénité. De tout temps il a été employé pour apaiser et favoriser l’endormissement, grâce à ses propriétés médicinales proches de son cousin, le pavot.

Qui ne s’est jamais émerveillé de la beauté à la fois noble et simple du coquelicot ?


Alors que les champs et les bordures des chemins se teintent d’un rouge flamboyant au milieu du printemps, c’est toute la nature qui exprime sa gaieté et sa splendeur autour de cette fleur délicate qui porte en elle toute la symbolique des terres épargnées par les cultures destructrices de notre biodiversité…

Car si le coquelicot est bien une plante messicole qui se plaît à pousser au milieu des épis de blés et des céréales, les produits phytosanitaires l’ont trop souvent repoussé dans les talus où, tel un étendard, il résiste et attend patiemment des jours meilleurs.

Un port élancé, presque aérien, une couleur majestueuse et rayonnante, un toucher plus doux que la soie : C’est bien de la douceur que le coquelicot peut vous apporter… Ne dit-on pas qu’il procure paix, sérénité et repos aux caractères tourmentés, qu’il réconforte les âmes en peine et les cœurs attristés ?


Propriétés médicinales du coquelicot

Le Papaver Rhœas appartient à la famille des papavéracées, c’est un proche cousin du pavot, auquel il est assimilé dans les légendes anciennes et dont il présente en moindre mesure certains effets.

Dans l’Antiquité déjà, les Égyptiens disposaient les pétales de cette fleur dans les tombeaux pour accompagner les défunts dans leur sommeil, tout comme Morphée, dieu grec du sommeil et des rêves représenté portant des pavots, répandait plus tard ses pavots soporifiques sur les êtres à la recherche de repos.

Depuis Dioscoride au 1er siècle après J.-C., nombre de médecins renommés en leur époque, tels que Pline ou Galien, et ce jusqu’à nos jours, ont vanté les vertus du coquelicot pour aider à l’endormissement : il nous est rapporté que « Cinq ou six têtes de ce pavot cuites en cinq once de vin jusqu’à la consomption de la tierce partie et prise en breuvage font dormir » (Dioscoride). Ses fleurs sont légèrement narcotiques, calmantes, adoucissantes et pectorales. Le coquelicot est précieux contre la nervosité et l’insomnie, même des enfants et des personnes âgées, surtout lorsque celle-ci est due à des quintes de toux sèche car les fleurs qui contiennent des alcaloïdes vont calmer les spasmes et ses mucilages recouvrir les muqueuses de la gorge et l’apaiser.

Du coquelicot, on utilise plus facilement les pétales en herboristerie familiale, plutôt que la capsule sèche (qui contient en son sein les graines de la plante) dont les effets sont plus intenses. Les pétales sont récoltés à épanouissement complet et séchés dans un local bien aéré, en couche très mince car ils s’agglutinent au séchage ce qui oblige alors une séparation très fastidieuse pour éviter la moisissure, ce qui rendrait bien évidemment la plante inutilisable. Les pétales séchés prennent une couleur lie-de-vin et restent souples au froissage. On les conserve bien tassés dans un bocal en évitant au maximum l’air qui altère très vite les propriétés de la plante.


Usage du coquelicot

En infusion de 10 minutes (ne pas faire bouillir la plante), 1 pincée de pétales secs pour une tasse d’eau, à prendre avant le coucher pour favoriser un sommeil réparateur, ou 3 fois par jour contre la toux.

A noter aussi que l’infusion de pétales de coquelicot peut s’employer en lotion adoucissante sur le visage ou sur les paupières irritées. Un soin naturel authentique et précieux à appliquer aussi souvent que vous le souhaitez, un geste qui rappellera à votre esprit tous les souvenirs enfouis de votre relation à cette fleur hors du temps.

« Gentil coqu’licot Mesdames, gentil coqu’licot nouveau »…


Crédit Photo : Stéphanie Solérieu – Bellis Nobilis


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